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Voeux de Madame le Maire

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Chers Talançonnais, Chères Talançonnaises,

C’est avec grand plaisir et une certaine impatience que je vous adresse cette première lettre plusieurs mois après l’installation de la nouvelle équipe municipale me confiant les clés de la commune. La trêve des confiseurs m’en offre enfin le temps.

Nous aurions tous préféré nous retrouver pour une cérémonie des vœux autour d’un verre et de quelques gourmandises, pour échanger, rire et débattre. Les prochaines occasions n’en seront que plus intenses. La période particulière que nous traversons ne doit pas nous empêcher de penser à l’avenir, de le préparer, de vivre et même de rêver.

Débuter le mandat de 2020 ne fut évidemment pas chose aisée et son exercice quotidien ressemble davantage à un numéro de funambule au-dessus d’une rivière pleine de crocodiles plutôt qu’à un long fleuve tranquille : soyez assurés de mon sens aigu de l’équilibre, en toute circonstance.

Depuis juin dernier, il a fallu en effet, entre autres, apprivoiser la fonction, réaliser un état des lieux général, rencontrer les personnels, organiser des dizaines de réunions, fixer autant de rendez-vous, préparer plusieurs rentrées scolaires en fonction des mesures gouvernementales, s’immerger dans les dossiers, en découvrir des sensibles, faire face à des drames, réorganiser des systèmes, faire face à des sinistres, composer avec la crise sanitaire, gérer un flot ininterrompu d’urgences, dialoguer et travailler avec les communes voisines, notre intercommunalité, les différents syndicats et les myriades de comités et enfin, commencer à réfléchir aux problématiques de fond. C’est intense, parfois difficile, mais ma détermination et celle de mes conseillers demeurent intactes.

Pour votre vie quotidienne, certaines décisions et actions ont d’ores et déjà été actées, menées ou sont en cours : la sécurisation de la route de Trévoux, la suppression du bungalow où déjeunaient les enfants de l’école du Bret, la mutualisation de l’achat d’électricité, la révision des tarifs municipaux, la diffusion de l’information municipale via l’application Panneau Pocket, la retransmission des conseils municipaux en direct, le suivi des travaux de la fibre, le contrôle effectif des travaux réalisés conformément aux autorisations d’urbanisme, la renégociation du contrat de la ZAC avec l’OPAC, la mise en place d’un accueil périscolaire du soir dans les deux écoles, l’extinction de l’éclairage public, le recrutement d’un agent supplémentaire au sein de l’école maternelle et la réalisation d’un audit financier objectif par un cabinet indépendant.

Cette analyse a confirmé nos certitudes : la commune ne dispose pas de ressources suffisantes pour réaliser les investissements indispensables ou déjà engagés. La situation financière a été fragilisée par des années de gestion non maitrisée où l’augmentation des dépenses était largement supérieure à celle des recettes mais également par un recours excessif à l’emprunt.

Les conclusions seront communiquées en toute transparence car chaque habitant a le droit de connaître comment ses impôts ont été utilisés et surtout ce qui n’a pas été entrepris. Laisser la situation en l’état relèverait de l’irresponsabilité. Des décisions ont d’ores et déjà été prises afin de rationaliser les dépenses, optimiser les recettes et permettre le développement équilibré de notre village, officiellement passé à 5 061 habitants le 1er janvier 2021.

Parmi elles, la gestion du Galet, cet équipement qui semble intéresser nombre d’entre vous mais qui, paradoxalement, est méconnu car insuffisamment ouvert à la majorité de la population, comme j’ai pu le constater lors de la remise des paniers gourmands à nos aînés il y a quelques semaines : le Galet est devenu un véritable caillou dans la chaussure municipale par son coût exorbitant. La commune n’est plus en capacité d’assumer, outre le remboursement de l’emprunt, les 300 000 € nécessaires au fonctionnement annuel d’un équipement qui n’aurait jamais dû être porté par une seule collectivité et qui génère moins de 50 000 € de recettes. Un autre mode de gestion doit être trouvé. La structure ne sera pas fermée pour autant mais un autre élan lui sera impulsé. Une réflexion sera menée très prochainement en toute transparence et en concertation. Opérer ce choix, déjà critiqué par certains avant même d’être connu et finalisé, ne foule pas aux pieds un domaine déjà malmené par la crise sanitaire, bien au contraire : la politique culturelle que nous souhaitons développer doit s’adresser au plus grand nombre, de la petite enfance aux séniors. La Culture pour tous n’est pas une vaine expression, elle doit se traduire dans les faits, au-delà des limites de Reyrieux, en partenariat notamment avec la Communauté de Communes.

D’autres voies seront également empruntées pour réussir une véritable gageure : remettre les finances de la commune sur de bons rails tout en mettant en œuvre les propositions émises pendant la campagne. C’est un effort collectif qui doit être fourni, combinant économies, rationalisation, dialogue et créativité. Ce n’est qu’au prix d’une gestion rigoureuse que pourront être réalisés dès cette année des projets attendus notamment dans les domaines de l’aménagement du territoire (modification simplifiée du PLU, requalification centre village, sécurisation de voiries, vidéo-protection), de l’éducation (rénovation de l’école maternelle et de l’école élémentaire, modification de l’implantation de la future école), du périscolaire (accueil élargi et adapté), de la culture (diversification de l’offre culturelle en lien avec les associations), de l’environnement (aménagement du bassin du Cerdon), de l’action sociale (renforcement du lien avec les personnes isolées, élargissement des missions du CCAS, travail avec et pour les jeunes). En moins d’une année, malgré des circonstances conjoncturelles peu favorables et l’absence d’une direction des services municipaux, de nombreuses actions ont été menées et verront le jour prochainement.

Affronter la réalité n’est ni compliqué, ni insurmontable. Il suffit de courage, de dévouement, de disponibilité et de volonté. Je me suis engagée avec une équipe d’élus volontaires et déterminés pour permettre d’offrir à Reyrieux un autre avenir que celui qui lui était promis. Je tiens ici à les remercier pour leur présence, leur soutien et leur travail. Je souhaite également exprimer ma gratitude à la grande majorité du personnel municipal investi et bienveillant, qui m’assiste quotidiennement. Enfin, je salue ici tous les professionnels de santé et personnels qui travaillent sans relâche depuis des mois auprès des malades et des séniors, en particulier à l’EHPAD de Clairval très durement touché ces derniers mois.

Il est des messages plus faciles à écrire que la formulation de ces vœux en ce début 2021. Comment souhaiter une belle et heureuse nouvelle année en sachant pertinemment qu’elle sera encore marquée par la circulation d’un virus qui a ôté des vies, qui a plongé notre économie dans un océan de dettes, qui a exacerbé les tensions, qui a restreint nos libertés ? Comment présenter ses meilleurs vœux lorsque, au niveau local, il va falloir nécessairement modifier des habitudes, renoncer à certains conforts et demander des efforts ?

Je demeure persuadée que l’on ne subit pas l’avenir, on le fait (G. Bernanos). Je m’attacherai à toujours faire le maximum pour le rendre agréable. Je sais pouvoir compter sur le dynamisme et la volonté de tous. Reyrieux est riche de femmes et d’hommes aux multiples qualités qui aiment leur territoire et souhaitent l’animer.

Puisse cette nouvelle année vous être plus douce, plus sereine, vous apporter la joie, épargner votre santé et celle de vos proches, ne vous enlever personne de ceux auxquels vous tenez et verser sur la décennie qui s’ouvre mille prospérités.

Très bonne année à tous.

Carole BONTEMPS-HESDIN
Maire de Reyrieux